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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 17:26

wtf-1.jpgDes élections présidentielles doivent avoir lieu en Ukraine le 25 mai de cette année. Il y a actuellement déjà 28 candidats potentiels, or parmi eux, deux déjà se retrouvent en tête des sondages : Ioulia Timochenko et Petro Porochenko. Ces deux personnes qui se présentent comme une alternative au dictateur renversé Victor Yanoukovitch, sont issus d’un milieu que l’on appelle les oligarques. Depuis 23 ans que l’Ukraine existe, c’est les oligarques qui dominent et dictent la vie politique ukrainienne. Est-ce donc une « véritable alternative »   ?


La grande force de ce que l’on nomme l’Euromaidan, c’est d’avoir inauguré dans différentes grandes villes ces assemblées du peuple, ces Agoras modernes. Pendant ces tragiques événements qui ont duré plus de trois mois, des slogans tels que « la bande dehors ! » et « lustration ! » ont dominé ces manifestations.


Des réunions quotidiennes, des débats contradictoires animèrent les assemblées dans différentes ville d’Ukraine. Une des exigences qui revenait souvent était de se débarrasser de ceux qui exploitent le peuple à savoir… les oligarques ! ! !


Remettre les « pendules à neuf », partir sur des bases saines et…amener des personnes de la société civile à conduire les affaires de l’état. Celui qui a cristallisé tous ces espoirs fut Vitaly Klitchko, il en devint le symbole, mais que voyons-nous aujourd’hui ?

Cette « gangrène de la société ukrainienne » à savoir les oligarques, sont de nouveau de retour dans la vie politique du pays ! ! !


Vitaly Klytchko a cru devoir se retirer au profit de Petro Porochenko,  directeur de « Roshen », connu pour ses bons chocolats, il a appelé Ioulia Timochenko, ex-première ministre, puis principale opposante à Victor Yanoukovitch (emprisonnée par celui-ci, et libérée par le gouvernement provisoire de l’Euromaidan), à se désister de sa candidature «  afin de pouvoir défendre la démocratie en Ukraine ».


Quelles que soient les qualités de ces deux candidats, il est triste de constater, que l’Euromaidan, dont l’objectif était de pousser des personnes de la société civile à prendre les rênes du pays, n’a pas su trouver des candidats potentiels de la société civile pour remplacer Vitaly Klytchko. Celui-ci, avait un capital de sympathie dans toute l’Ukraine et dans toute l’UE… en se retirant, il a permis le retour des oligarques aux premières loges de la scène politique.


Si l’une de ces deux personnes, Ioulia Timochenko ou Petro Porochenko, deviendrait président de la république, cela risquerait d’être la répétition de ce qui s’est passé après la Révolution Orange en 2004, c’est à dire les querelles intestines stériles…et elles permirent à un dictateur tel que Victor Yanoukovitch d’arriver au pouvoir.


Les oligarques doivent être des hommes ou femmes d’affaires « normaux » comme c’est le cas dans les pays de l’Union Européenne, il est temps que ce vestige post-soviétique disparaisse de la société, cela en constitue un impératif indispensable pour l’Ukraine, si elle veut devenir réellement démocratique et européenne  ! ! !


                                                Bogdan   MYTROWYTCH

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 17:33

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 08:31

Plusieurs jours après les élections législatives, les résultats définitifs ne sont toujours pas officiellement proclamés. Dans certaines circonscriptions, les résultats font l’objet de vives contestations. On recompte encore et encore. L'opposition dénonce une victoire volée tandis que le pouvoir cherche les moyens grâce auxquels il pourra faire valider la victoire de ses candidats.

 

Les désaccords les plus importants touchent les circonscriptions concernées par le scrutin majoritaire. En revanche, le scrutin proportionnel reflète, plus ou moins, les sympathies politiques des Ukrainiens... « Sans compter les fraudes, les voix préachetées et des pratiques administratives détournées » précise un activiste de la société civile ukrainienne, Ostape Kryvdyk.

 

Le scrutin proportionnel révèle que le parti au pouvoir, le Parti des Régions, réunit actuellement 30 % des suffrages. « Il ne s'agit pas d’un succès, estime le journaliste politique Moustafa Naiyem. Entre les élections de 2007 et celles de 2012, le Parti des Régions a perdu presque 2 millions de voix, dont 34 % sont comptabilisées dans le fief électoral du parti : les oblasts de Donetsk, Lougansk et Kharkiv. »

 

La liste de l'Opposition Unie – Batkivchtchyna (Notre Patrie) a fait un score légèrement inférieur aux sondages effectués à la sortie des urnes. La Commission Centrale Électorale a communiqué un résultat de 25,54 %, alors que les sociologues prédisaient à la force politique de Tymochenko-Yatsenuk 27-28 %. Ce score paraît assez logique, au regard de la déception de l'électorat « orange » résultant des promesses non tenues, des reformes non faites et de la faiblesse de l'opposition au moment des votes relatifs aux accords de Kharkiv et à la loi sur les langues.

 

 

La troisième force politique s’avère être le parti « Oudar » (Le Coup) du champion du monde de boxe Vitaliy Klitchko. Ce nouveau venu au parlement est déjà surnommé par la presse russe « le chouchou d'Angela Merkel ». Ce parti, fort de ses 13,96 %, est la seule formation politique ayant obtenu un soutien à peu près équivalent dans tout le pays. Potentiellement, s'il ne perd pas la confiance accordée par les électeurs, « Oudar » pourrait devenir un jour une force à même de réunir une majorité dans toute l'Ukraine, tant à l'Est qu’à l'Ouest.

 

Quant au Parti Communiste ukrainien, il obtient un succès inattendu, déjouant les pronostics qui annonçaient la disparition de la formation au drapeau rouge. « Si on analyse une carte électorale, parti par parti, on constate que les voix communistes à l'Est proviennent d’un électorat autrefois acquis au Parti des Régions », estime le politologue Serguey Taran. Le vote communiste, même si le PC ukrainien est un allié fidèle des Régions, est en quelque sorte aussi un vote contestataire.

 

La deuxième surprise des élections est le score élevé du parti nationaliste « Svoboda ». Même si la formation bénéficie d'un bon ancrage à l'Ouest du pays, nul n'a vu venir ses 18,5 % à Kyiv. « Il représente un instrument efficace pour faire partir le Parti des Régions » : ainsi Andriy, un ingénieur quadragénaire et russophone, explique-t-il son vote. La capitale ukrainienne a exprimé une forte attente de changement. Le Parti « Svoboda » se retrouve en mesure de devenir, s'il synthétise les aspirations de l'ensemble des composantes de son électorat, un parti conservateur patriotique. Si le potentiel interne de « Svoboda » ne lui permet pas le renouvellement  politique nécessaire, elle reviendra inévitablement à son statut de formation régionale.

 

Tant que les résultats définitifs ne sont pas déclarés, les conclusions des missions d'observation de l'OCSE, de l'APCE et autres organisations ne sont pas recevables. Le combat pour les décomptes continue. « Les fraudes sont importantes et systématiques », affirme le député polonais du Parlement Européen Pavel Zalevski. « Mais ce qui est rassurant, c'est de constater que les Ukrainiens ne se laissent pas faire. Que le pluralisme est maintenu et que l'Ukraine ne prend pas le chemin de la Russie ou de la Biélorussie. C'est au peuple ukrainien et pas aux partis corrompus que nous devons apporter notre soutien. » Comme de nombreux députés polonais au Parlement Européen, M. Zalevski plaide pour la suppression des visas entre l'Union Européenne et l'Ukraine au plus vite.

 

Youlia Timochenko depuis sa prison, ainsi que son mari depuis la République Tchèque, demandent à la communauté internationale de ne pas reconnaître les résultats des élections. Au sein de l'opposition ukrainienne les avis sont partagés. Il n 'est pas exclu qu'en mars prochain de nouvelles élections soient organisées dans les circonscriptions où de nombreux problèmes ont entaché le scrutin. Dans ce cas, les partis « Batkivchtchyna », « Oudar » et « Svoboda » se sont déjà engagés à présenter un candidat unique contre le parti des Régions.

 

 

 

Alla Lazareva

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 23:25

Le 28 octobre 2012 les élections législatives se sont tenues en Ukraine.
22 parties politiques ont pu participer à la compétition électorale, mais quinze jours avant le scrutin, le parti Sobor s’est retiré et a appelé les électeurs de ne soutenir aucun parti.

Les élections se sont déroulées selon deux modes : la moitié de députés sont élus au scrutin majoritaire (m), et l'autre moitié au scrutin proportionnel (p). Pour être représentée au Parlement, une liste électorale doit recueillir au moins 5% des suffrages exprimés.

En Ukraine, après le décompte de 99,79% des bulletins, les résultats des élections au scrutin proportionnel sont suivants :
Ukraine-resultats_des_elections_legislatives_2012.jpg

En France, il s’agissait que d’un scrutin proportionnel dans deux lieux – à Paris et à Marseille. A l’heure actuelle, nous n’avons pas de résultats de votes à Marseille. Voici les résultats à Paris :
Ukraine-resultats_des_elections_legislatives_2012-copie-1.jpg

Le Parlement ukrainien aura alors, la composition suivante :

composition-du-parlement-ukrainien-2012-copie-1.jpg

 

sources: Pravda.com.ua

Wikipédia

CVK.gov.ua

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 11:29
До уваги громадян України,
що проживають у Франції
або перебуватимуть на території Франції 28 жовтня 2012р.
 
 
Вибори до Верховної Ради України
 
відбудуться у неділю, 28 жовтня 2012 року, з 8 до 20 години
у приміщенні Українського інформаційно-культурного центру у Франції 
 за адресою 22 
avenue de Messine, 75008 Paris
 
 
Аби мати змогу проголосувати за межами України, ви маєте бути включені до списку виборців на закордонній виборчій дільниці у Франції.
 
Щоб пересвідчитися, чи Вас було включено до попереднього списку виборців, просимо зателефонувати до дільничної виборчої комісії за телефоном  01.43.59.03.53. Виборча дільниця працює з 16 до 20 години щодня, крім неділі.
 
Щодо включення до списку виборців або внесення змін до Ваших персональних даних, зарошуємо Вас звернутися до дільничної виборчої комісії не пізніше 22 жовтня.
 
Включення до уточненого списку виборців здійснюється на підставі заяви виборця до органу ведення державного реєстру виборців, що подається особисто до закордонної виборчої дільниці. До заяви додаються копії документів, що посвідчують проживання або перебування виборця на території Франції станом на 28 жовтня 2012 року (наприклад, віза, titre de séjour, рахунок EDF або France Télécom з адресою проживання, авіаквитки, резервування готелю, тощо). Під час подачі заяви потрібно мати при собі оригінали цих документів.
 
Згідно діючого законодавства, уточнення списків можливе не пізніше 22 жовтня. Після цієї дати внесення до списків неможливе.
 
Виборча дільниця розташована у приміщенні Українського інформаційно-культурного центру у Франції адресою: 22 avenue de Messine, 75008 Paris.
 
Для участі у голосуванні, в день виборів необхідно мати при собі чинний паспорт громадянина України для виїзду за кордон (закордонний паспорт).
 
З повагою,
 
 
Дільнична виборча комісія з виборів народних депутатів України 28 жовтня 2012 року
закордонної  виборчої дільниці № 900102 (Франція)
 
Телефон:  01.43.59.03.53
Адреса: 22 avenue de Messine, 75008 Paris
Графік роботи: 16:00 – 20:00 (крім неділі)
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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 13:16

La nouvelle loi sur la langue russe en Ukraine provoque une vague de protestations, dans le pays comme à l'étranger. A Kiev, devant la Maison ukrainienne, un centre d'exposition situé au centre de la ville, sept personnes font une grève de la faim. Des manifestants restent nuit et jour à leur côté. Les uns, comme Katroussia, sont là en permanence. Elle ne rentre à la maison que pour se changer et prendre une douche. D'autres, comme Youlia, restent juste une heure ou deux chaque soir. De tels piquets de grève se sont installés dans de nombreuses villes ukrainiennes, à l'Ouest comme à l'Est et même en Crimée. A Paris, New York, Londres et Bruxelles, des Ukrainiens manifestent « pour protéger le droit à l'identité ». 

Pourquoi une telle mobilisation ? Pour le comprendre, il faut chercher les réponses dans l'actualité, mais aussi dans l'histoire du combat de la langue ukrainienne pour sa survie.  Katroussia Gladka passe donc ses nuits et ses jours à protester contre cette nouvelle loi. La jeune étudiante est indignée par « les manipulations pendant les votes, deux fois de suite, qui sont reconnues par le sténogramme officiel » de la séance au parlement. Effectivement, le pouvoir ukrainien a triché avec l'ordre du jour pour empêcher l'opposition de se mobiliser et faire passer la loi. Il n'y a pas eu de discussions dans l'hémicycle pour nombreux amendements. « On fait de la politique comme on joue aux cartes », remarque cette future journaliste qui cherche à protéger « l'état de droit et le respect de l'opinion publique dans le pays ».  Igor Petrouk, un jeune juriste ukrainien, constate une autre manipulation dans les termes employés : « Le projet fait référence à la Charte des langues régionales du Conseil de l'Europe. Or, la Charte était prévue pour des langues minoritaires, souvent en voie de disparition, parlées par des autochtones regroupés dans les même régions, comme les Tatars de Crimée ou les Gagaouzes. Mais les Russes ne correspondent guère à cette description. Dispersés un peu partout suite aux conquêtes militaires, ils disposent de journaux en russe, de livres et de chaînes de TV...  Et même en plus grand nombre que les Ukrainiens ». Selon Igor, c'est surtout l'ukrainien, opprimé et persécuté durant quatre siècles qui a besoin de soutien. « C'est la langue natale de 75% de la population. Il doit rester la seule langue d'Etat pour assurer le développement de la culture et la vie normale de la nation ukrainienne », affirme-t-il. 


Formellement, les langues tatare ou gagause font aussi l'objet de la future loi sur la langue. Mais en réalité ses deux auteurs, Serguy Kivalov et Vadim Kolesnichenko, deux députés du Parti des Régions, au pouvoir en Ukraine, ne cachent même pas que le vrai but est une promotion de la langue russe pour qu'elle acquière le statut de deuxième langue officielle. « C'est une manipulation électorale, estime Youlia Kazakova, qui ne manque pas une soirée devant la Maison Ukrainienne à Kyiv. Je suis d'origine russe, et je ne veux pas être instrumentalisée. Comme Andrey Kourkov (écrivain traduit en français et auteur notamment du livre « Le Pingouin ») et tant d'intellectuels du pays, je pense que la langue russe et ses natifs ne sont pas en danger. Mais que le Parti des Régions, en perte de popularité à la veille des législatives d'octobre cherche à faire monter son score en provoquant un schisme et en renforçant l'hostilité entre les gens ».


Actuellement la loi si controversée n'a passé que deux lectures au Parlement. Pour entrer en vigueur, elle nécessite la signature du Président ukrainien. Or il promet une expertise complémentaire. D'où l'importance des manifestations : une partie de l'opinion publique demande de retirer le texte. Tant qu'il n'est pas trop tard. Pour de nombreux Ukrainiens, la bataille pour la langue fait partie d'un long combat pour l'identité et la dignité qui perdure depuis plusieurs siècles…

par Alla Lazareva
www.atlantico.fr

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 22:17

Comment réagissez-vous au traitement réservé à l’ex-premier ministre Ioulia Timochenko qui a cessé de s’alimenter après avoir été battue par des gardiens dans sa cellule ?


Je suis choquée et consternée. Ce qui vient de se passer dans la prison ukrainienne de Kharkiv est insensé pour une citoyenne française. Depuis le début de son incarcération, Mme Timochenko est victime de mauvais traitements, moraux d'abord et physiques maintenant ! Injustifiable, inacceptable, insoutenable !!!  Et je n'oublie pas M. Lutsenko qui est en attente de transfert dans une prison où l'attendent des criminels ayant été arrêtes lorsqu'il était Ministre de l'Intérieur.

 

Quelle est la situation politique et sociale de l'Ukraine ? Le pays est-il en voie de resoviétisation ?

 

Le pouvoir en place fait tout pour empêcher le pluralisme, et se prépare depuis de nombreux mois aux élections législatives d'octobre, et même déjà aux élections présidentielles de 2015. Priver les opposants de leur liberté, c'est les priver d'être candidats. Les peines d'emprisonnement ont été aggravées par des années d'inéligibilité, aussi bien pour Mme Timochenko que pour M. Lutsenko. S’agissant de la situation sociale, le taux de chômage est important, le pays se vide de ses forces vives, fuyant la pauvreté imposée. Imposée par des mafieux qui s'approprient les entreprises sans contribution, pour s'enrichir et les fermer rapidement, laissant la population sans emploi. Les réformes pour faire face à la crise féroce qui a touché l'Ukraine n'ont pas été entreprises.

tim11-yuli-volyu.jpgL'Ukraine est aux bords d'une révolte sociale. La corruption est plus que jamais omniprésente. Le racket des petites entreprises est quotidien. Quant à une soviétisation, je préfère parler de désukrainisation méthodique. Le Ministre de l'Education, M. Tabachnyk, est l'auteur, depuis plusieurs mois, de "grandes réformes": l'Histoire de l'Ukraine et de ses voisins revisitée dans les manuels scolaires, l'obligation de passer les examens à l'Université en langue russe alors que l'enseignement se fait en ukrainien, l'annulation d'un examen en langue ukrainienne et son remplacement par un examen en russe pour les fonctionnaires ukrainiens, il est même question de la suppression de deux lettres de l'alphabet ukrainien ! La russification encore avec l'exemple d'un studio de doublage de films occidentaux en ukrainien que l'on menace de fermeture prenant pour prétexte un contentieux fiscal. Et puis il ne faut pas oublier que le Ministre de la Défense n'est ukrainien que depuis six ans, et que le SBU (Service de renseignements ukrainiens) est aujourd'hui dirigé par un ... ressortissant russe. Cette russification à tous les niveaux constitue une atteinte à la souveraineté nationale. On assiste par ailleurs à un déploiement de mesures qui sont la marque d’une dérive dictatoriale : le muselage de toute opposition, le mensonge, la corruption. Cela nous ramène quelques années en arrière, quand les prisons et le système concentrationnaire soviétiques étaient remplis d’ukrainiens "contestataires". Ce qui est inquiétant c'est que le pouvoir n'a que faire de son image internationale. Méthodiquement il soumet la population, l'opposition, pour pouvoir préserver ses privilèges et imposer sa "démocrature".

 

Quelle attitude se devrait d'adopter le prochain président français face à l'Ukraine ?


Le nouveau président français devra se montrer vigilant et intransigeant vis à vis du pouvoir ukrainien pour ne pas sacrifier le peuple ukrainien à une prétendue real politik. Il ne devra pas oublier que le peuple ukrainien est un peuple européen, par sa culture, son histoire, sa situation géographique ainsi que dans ses aspirations les plus profondes.

 

Appelez-vous l'Union Européenne à des sanctions ciblées telles que la mise en place d'un gel des avoirs financiers ou encore à l’interdiction de visas pour les hauts responsables ukrainiens ?


Il me paraitrait cohérent que l'Union européenne agisse avec le pouvoir ukrainien de la même manière qu'elle le fait avec les autres gouvernements bafouant les droits de l'Homme et les principes démocratiques.

 

Pensez vous que la dégradation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales en Ukraine pourrait être de nature à remettre en cause le déroulement de l'Euro 2012 de football qui doit avoir lieu en juin prochain ?


En effet, le boycott de l'Euro 2012 est envisagé par certains. Le sport véhicule des valeurs humanistes et pédagogiques, il met en exergue l’éthique, l’honnêteté et la loyauté ; il implique le respect des règles, de soi-même, de ses équipiers et de ses adversaires. Comment peut-on assister à la compétition, inviter les jeunes à regarder les matchs, alors que ces principes fondamentaux sont ouvertement bafoués dans les cercles du pouvoir ? Nous serions alors tous caution de cette dégradation des droits de l'Homme et des libertés fondamentales en Ukraine. Je garde l'espoir que dans les prochains jours les Ukrainiens sauront trouver les ressources pour faire plier le gouvernement et préserver ce moment festif.

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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 17:31

Youri Loutsenko, ex-ministre de l'Intérieur en Ukraine, vient d'être condamné à 4 ans de prison, 3 ans d'inéligibilité et à la confiscation de ses biens. Il est accusé d'avoir « organisé un complot avec son conducteur, dans le but de s’approprier des biens d'état. » Le Parquet Général de l'Ukraine lui reproche d'avoir embauché un conducteur, venant de Rivne, de l'avoir aidé à obtenir un petit appartement de fonction et un salaire standard, prévu pour tous les conducteurs de tous les ministres de l'Intérieur.

 

Ce verdict a tout de suite suscité une vive critique de la part  de l'Union Européenne, du Conseil de l'Europe, des Etats-Unis et particulièrement de la France, via le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères, M. Bernard Valero. "Cette condamnation intervient au terme d'une procédure non conforme aux engagements internationaux de l'Ukraine durant laquelle M. Loutsenko a subi une détention provisoire sans rapport avec les chefs d'accusation, a dû suivre son procès enfermé dans une cage et s'est vu refuser l'accès aux soins médicaux", a indiqué M. Valero, lors d'un point-presse.

 1323861560.jpg

M. Jean-Claude Mignon, député et membre de l'Assemblée Particulière du Conseil de l'Europe, lance également un appel aux autorités ukrainiennes : « Il est inacceptable que dans un Etat membre du Conseil de l’Europe d’anciens membres du gouvernement soient poursuivis pour des motifs politiques. Cette pratique est contraire à l’Etat de droit et éloigne l’Ukraine des principes de notre organisation et, par conséquent, également de l’intégration européenne à laquelle ce pays aspire.

 

Comme notre Assemblée l’a demandé le mois dernier dans sa résolution 1862, les charges retenues contre ces anciens membres du gouvernement doivent être abandonnées. Il est urgent que les autorités ukrainiennes libèrent M. Loutsenko qui, tout comme Mme Timochenko, est victime d’une politique mise en œuvre par le pouvoir en place cherchant à incriminer les décisions prises par un gouvernement précédent », a conclu M. Mignon.

 

Plus la réaction des hauts représentants des institutions internationales et des pays occidentaux est prévisible, plus le verdict surprend les observateurs de la société civile ukrainienne. De nombreux experts, ainsi que les avocats de Youri Loutsenko prédisaient un délai conditionnel. « Pour montrer un bonne image du pouvoir ukrainien aux occidentaux et en même temps ne pas permettre à cet opposant de participer aux élections », disait Valentyna Telychenko, représentante de M Loutsenko à la Cour Européenne des Droits de l'Homme.

 

Mais Kiev en a décidé autrement. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, une fois de plus, depuis l'emprisonnement de Julia Tymochenko, le pouvoir ukrainien démontre que le Parti des Régions craint davantage la défaite à la législative en octobre 2012 que la perte de son image à l'étranger, d'autant plus que cette image est déjà ternie. Tymochenko et Loutsenko sont deux contestataires expérimentés et charismatiques. Tous deux plus efficaces peut-être, dans l’opposition qu'au pouvoir ; en effet, ils sont potentiellement capables d’incarner la fronde populaire contre la vie chère, injuste et dure. Selon les derniers sondages,  aujourd'hui le parti de Régions n'a que 12-13 % d’opinions favorables, loin des 35 % habituels. Cela explique l’emprisonnement des opposants les plus redoutables, à titre préventif…

 

Par ailleurs, selon Serguy Leshchenko du media Ukrainska Pravda, ces emprisonnements ont un goût de vengeance venant de quelques hauts fonctionnaires. Ainsi le vice-premier ministre Boris Kolessnikov, poursuivi et mis en garde à vue peu après la première nomination de M. Loutsenko au Ministère de l'intérieur, n’a jamais oublié cette humiliation. Face à des  journalistes qui procédaient à une autre interview avec un député ukrainien, M Kolessnikov a clairement dit à un autre vice-premier ministre, M Tikhonov: « Il s'est moqué de nous tous, qu'il reste en cage maintenant ».

 

Youri Loutsenko ne se reconnaît pas coupable. Sa défense a fait appel de sa condamnation, sans beaucoup d'illusions. « Il n'y a plus de justice ni d’état de droit en Ukraine », a dit un avocat de Loutsenko, M Olexiy Baganets. La défense de l'ex-ministre met ses espoirs sur le procès en référé qui de tiendra à Strasbourg, à la Cour Européenne des Droits de l'Homme.

 

Le 17 avril, pour la première fois dans l'Histoire ukrainienne, la requête d'un ressortissant du pays, Youri Loutsenko, sera étudiée à la CEDH en audience publique.  De nombreux ukrainiens se préparent à assister à cette séance. Parmi eux, le Comité Représentatif des Ukrainiens de France organise un déplacement à Strasbourg pour tous ceux qui veulent soutenir le droit de l'Ukraine au pluralisme politique.

 

Alla Lazareva

 

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 14:59

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Quelle a été votre réaction en apprenant l'arrestation d’Ioulia Timoshenko ?

 

 En tant que Franco- Ukrainienne, j’ai été profondément choquée par cette nouvelle si inattendue. L’Ukraine qui depuis 20 ans d’Indépendance s’était engagée sur le chemin de la démocratie, et les Français savent combien il peut être sinueux et difficile, comment cette Ukraine peut-elle ainsi museler les opposants politiques au pouvoir en place ? Mme Timoshenko n’est que la figure symbolique de l’opposition, mais combien d’autres ex-ministres « oranges », d'étudiants, de manifestants sont venus remplir les cellules des prisons ces derniers mois. Et combien de citoyens « non médiatiques » pourraient faire les frais d’une justice corrompue, à la solde du pouvoir ? Ce qui est en danger, c’est la liberté de parole, de manifestation ! Et pour une Française, cela ressemble à des méthodes pratiquées dans les pays où règnent des dictateurs. Des méthodes qui jettent le discrédit sur le pays.

 

Mais pour avoir été présente en Ukraine au moment de ces événements, je puis vous assurer que ce signe de forte régression démocratique n’est pas à l’unisson du souhait du peuple ukrainien, ni de celui de la diaspora. Les Ukrainiens souhaitent un rapprochement avec l’Europe parce qu’ils sont profondément européens de par leur histoire, leur culture, leur tempérament. La diaspora, qui représente 25 millions d’Ukrainiens dans le monde, s’est rassemblée pendant trois jours à Kyiv, lors du 5ème Forum de UVKR. Les 300 délégués présents ont demandé expressément la libération de tous les opposants politiques ainsi que la démission du Ministre de l’Education, M. Tabachnyk, profondément anti-ukrainien. Nous saurons rester vigilants !

 

Natalka-Pasternak.jpgComment analysez-vous les déclarations du Ministre français des Affaires Etrangères et Européennes exprimant la vive préoccupation de la France quant au procès ?

 

J’ai été très positivement étonnée par la réaction de la France. Il est vrai que depuis la fin de l’année 2010, avec l’arrestation de M.Yuri Lutsenko (ex-ministre de l’Intérieur), le Ministre des Affaires Etrangère français et ses homologues européens avaient été sensibilisés par des journalistes et des députés ukrainiens ainsi que par nous même, à la situation de pressions et de contraintes que connaît l’opposition ukrainienne. Et les discours qui annoncent une lutte contre la corruption sans compromis, une réforme du système judiciaire ou encore une libéralisation de la presse, ne sont que des promesses dont les Européens et en particulier les Français, ne sont pas dupes.

 

La prise de position forte et sans concessions de l’Europe et de la France est aussi un signe fort pour l’avenir et notamment pour les élections législatives qui se dérouleront en automne 2012. Cela laisse espérer une vigilance accrue de l’Europe et de la France quant au déroulement du scrutin avec l’envoi d’observateurs internationaux en grand nombre. Comme par le passé, notre Comité saura se mobiliser pour faire respecter le choix du peuple ukrainien et déploiera tous les moyens dont il dispose afin de garantir chaque bulletin.

 

Quel regard portez-vous sur les commémorations du vingtième anniversaire de l'indépendance ?


Depuis 15 ans, le 24 août, jour de l’Indépendance, je suis à Kyiv. C’est toujours un grand moment de fête, de liesse, de retrouvailles aussi avec des amis ukrainiens d’Ukraine ou de la diaspora. Ce sont aussi ces artisans qui de toute l’Ukraine viennent s’installer entre l’Eglise Saint-André et le quartier du Podil, au pied du Dniepr, ces familles qui flânent au gré des concerts, en chemises traditionnelles.

 

Cette année, vingtième anniversaire de l'indépendance nous nous étions préparés à des cérémonies éclatantes… tout a été mis en œuvre pour éroder cet esprit de fête ! Pas d’hommage rendu aux soldats ukrainiens du fait de l’absence de défilé militaire ! Pourrait-on imaginer un 14 juillet sans défilé sur les Champs Elysées ? Et le soir un concert sur le Maïdan suivi un feu d’artifice semblable à ce qui est organisé pour des fêtes revêtant une dimension symbolique moins importante. En revanche un déploiement de force de police démesuré ! Une manifestation de soutien à la démocratie, interdite au dernier moment et des gaz lancés sur les manifestants... Une provocation à laquelle les leaders de l’opposition n’ont pas répondu, évitant ainsi un bain de sang qui aurait pu leur être attribué.

 

A Paris aussi, les forces de police, françaises cette fois, ont été déployées lors de la cérémonie qui s’est déroulée dans le square Taras Chevchenko ! Non à notre demande, bien entendu. Une première depuis toutes ces années d’Indépendance. Serions-nous devenus aux yeux des dirigeants ukrainiens une menace ? des terroristes ? Il restera de cette année 2011, vingtième anniversaire de l’Indépendance de l’Ukraine, un goût amer !

 

Mais même si le Président Viktor Yanukovych a volé au peuple ukrainien sa victoire sur les années de combat pour la liberté, les nombreux témoignages recueillis prouvent que l’Ukraine n’est pas encore morte ! La communauté internationale sait que l’avenir appartient à la jeune génération d’Ukrainiens talentueux et pleins d’enthousiasme ! A l’heure où nous répondons à cette interview, aucun opposant n’a été libéré, l’état de santé de Mme Timochenko s’est aggravé et elle ne dispose pas un plein accès à des soins médicaux appropriés. C’est dans ce contexte que le pouvoir ukrainien mène des négociations avec l’Union Européenne dans la perspective d’un rapprochement ...

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 10:49

http://www.helsinki.org.ua/inc/img/top_01.gif La Verkhovna Rada a rejeté la Loi “Sur l'accès aux informations publiques” et l'a renvoyée à plus tard pour une seconde lecture. Le projet de loi n’a obtenu que 143 votes alors que 312 députés ont voté pour son renvoi. Il sera en principe réexaminé au cours de l’automne par le Parlement.

Le projet de loi n° 2763 a été examiné lors de la séance du 9 juillet. Lors du conseil de coordination du 5 juillet, le Président de la Verkhovna Rada avait promis de soutenir le projet de loi. Il aurait du être présenté au vote le jour précédent mais l’ordre du jour du Parlement en a décidé autrement.

Le Mouvement Civique “Stop Censure !” avait appelé le parlement à faire passer cette loi pendant la session actuelle.

Le 23 juin le Président Yanoukovytch avait promis de signer cette loi si elle recevait l’approbation du parlement, tandis que le Chef du Service de Sécurité [SBU] Valery Khorochkovsky avait dit que le SBU ne s'opposerait pas à son adoption.

Le projet de loi a été présenté sur la base du texte du 12 juin 2009.

Le Président du Comité de la Verkhovna Rada pour la Liberté d'Expression, Andriy Chevtchenko [BYuT] a déclaré que ni le Département d'État pour la Télévision et les Émissions Radio, ni le SBU, n'avaient fait d’objections. Cependant le Ministère de la Justice avait proposé son renvoi pour une seconde lecture.

D'après lui, il a deux explications à ce qui est arrivé. L'opposition dissimulée par laquelle le gouvernement est apparemment pour la loi mais n'a en réalité aucune intention de la signer, ou plus simplement le chaos qui règne dans la majorité dans la mesure où la coalition a à l’esprit d’autres préoccupations plus urgentes selon son point de vue.

“L'Ukraine, avec le Belarus et le Turkménistan, figure parmi les pays qui n'ont toujours pas de loi sur l'accès aux informations publiques”.

 

Traduit de l'anglais par Tymko 

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