Le 28 octobre 2012 les élections législatives se sont tenues en Ukraine.
22 parties politiques ont pu participer à la compétition électorale, mais quinze jours avant le scrutin, le parti Sobor s’est retiré et a appelé les électeurs de ne soutenir aucun parti.
Les élections se sont déroulées selon deux modes : la moitié de députés sont élus au scrutin majoritaire (m), et l'autre moitié au scrutin proportionnel (p). Pour être représentée au Parlement, une liste électorale doit recueillir au moins 5% des suffrages exprimés.
En Ukraine, après le décompte de 99,79% des bulletins, les résultats des élections au scrutin proportionnel sont suivants :
En France, il s’agissait que d’un scrutin proportionnel dans deux lieux – à Paris et à Marseille. A l’heure actuelle, nous n’avons pas de résultats de votes à Marseille. Voici les résultats à Paris :
Le Parlement ukrainien aura alors, la composition suivante :
sources: Pravda.com.ua
L’Association des cadres ukrainiens en France et l'APGEF (Association des Polonais des Grandes Ecoles Françaises) organisent une soirée commune.
L’objectif de cette rencontre est le développement, dans un esprit d’ouverture, de liens d’amitié et de solidarité entre les membres de l’ACUF et de l’APGEF dans le cadre de la clôture d’une année où l’Ukraine et la Pologne ont accueilli le championnat d’Europe de football 2012.
La soirée s'articulera autour d'un cocktail et d'animations scéniques, conviviales et ludiques, dont nous vous réservons la surprise.
quand : le mercredi 28 novembre 2012 à 19h30
où : au Centre Culturel Ukrainien du 22, avenue de Messine 75008 Paris
ATTENTION: Le nombre de places étant limité, seuls les participants pré-inscrits seront admis à la soirée.
Afin de confirmer votre inscription écrivez avant le 14 novembre par e-mail à cadresukraniens at yahoo.fr et envoyez votre participation de 10 euros par chèque à l'ordre de l'ACUF (adresse vous sera confirmée par e-mail). Le réglement de votre participation doit nous parvenir pour le 16 novembre au plus tard.
EN PRÉSENCE DES CINÉASTES
METAL MARIOUPOL
Ukraine | 2012 | 94 min | vostf
un film de : Blandine Huk, Frédéric Cousseau (France)
image : Frédéric Cousseau
montage : Blandine Huk, Frédéric Cousseau
son : Blandine Huk
production : Nofilm (Paris, France) - nofilm(at)free.fr
Une petite ville de 500 000 habitants sur les bords de la mer d’Azov. Une petite ville dont le nom grec de Marioupol sonne comme celui d’une station balnéaire. Une petite ville d’Ukraine qui vit au rythme de ses aciéries et du souvenir d’une histoire brutale et mouvementée au XXe siècle.
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Blandine Huk est née en 1969 à Mulhouse. Journaliste, elle débute dans le documentaire comme assistante réalisatrice sur le film Sakhaline (2006). Filmographie : Un dimanche à Pripiat (2006) ; Rouge Nowa Huta (2009) ; Garboucha (2009) ; Le goût du cochon (2010)
Frédéric Cousseau est né en 1963 à Paris. Tout d’abord musicien rock/punk, il commence à réaliser des films (fiction, documentaire, expérimental) à la fin des années 80. Filmographie : Des pieds et des mains (1989) ; Bartolin (1991) ; La fatigue (1998) ; Le 17 au soir (2005) ; Sakhaline (2006) ; Un dimanche à Pripiat (2006) ; Rouge Nowa Huta (2009) ; Garboucha (2009) ; Le Goût du cochon (2010) ; Body (2010) ; Pornographic Isolation (2011).
CINÉ-CLUB UKRAINIEN
ESPACE CULTUREL DE L’AMBASSADE D’UKRAINE
22, av. de Messine, M° Miromesnil. Tél. 01 43 59 03 53
Mercredi 7 novembre 2012, 18h30
Entrée libre.
Séance dédiée au Holodomor
(ЛІТОПИСНИЙ ВІДЕОМАТЕРІАЛ ГОЛОДОМОР 1933)
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TÉMOIGNAGE DE VALENTYNA HAVRYLIVNA KOULYNYTCH
Свідчить Валентина Гаврилівна Кулинич
Production : Studio des films documentaires d’Ukraine, Service cinématographique d’État, Ministère de la Culture d’Ukraine, 2008, 17 mn, coul.
Réalisation : Suzanna Chapovalova
Photographie : Alexandre Mokhnatko
TÉMOIGNAGE DE MARIA MYKYTIVNA VYNOGRADOVA
Свідчить Марія Микитівна Виноградова
Production : Studio des films documentaires d’Ukraine, Service cinématographique d’État, Ministère de la Culture d’Ukraine, 2008, 15 mn, coul.
Réalisation, Photographie : Volodymyr Vassyliev
TÉMOIGNAGE DE PETRO MAXYMOVYTCH KOUKHARTCHOUK
Свідчить Петро Максимовитч Кухарчук
Production : Studio des films documentaires d’Ukraine, Service cinématographique d’État, Ministère de la Culture d’Ukraine, 2008, 12 mn, coul
Réalisation, Photographie : Volodymyr Vassyliev
TÉMOIGNAGE DE YEVDOKIA MYKHAÏLIVNA DOUBININA
Свідчить Євдокія Михайлівна Дубініна
Production : Studio des films documentaires d’Ukraine, Service cinématographique d’État, Ministère de la Culture d’Ukraine, 2008, 22 mn, coul.
Réalisation, Photographie : Volodymyr Vassyliev
Genre : documentaire
Courts métrages basés sur des documents filmiques, photographiques et phonographiques, datant de l’époque du Holodomor 1932-33, ainsi que sur des témoignages de rescapés, enregistrés dès l’avènement de la perestroïka jusqu’à la Révolution Orange.
CINÉ-CLUB UKRAINIEN
ESPACE CULTUREL DE L’AMBASSADE D’UKRAINE
22, av. de Messine, M° Miromesnil. Tél. 01 43 59 03 53
Mardi 6 novembre 2012, 18h30
Entrée libre.
LE CHIEN PIE QUI COURT LE LONG DE LA MER
(РЯБИЙ ПЕС, ЩО БІЖИТЬ КРАЄМ МОРЯ)
vostf
suivi d’une intervention d’Anne-Victoire Charrin,
anthropologue arctique,
spécialiste des cultures et des littératures des peuples autochtones de la Sibérie
Production : Studio Alexandre Dovjenko de Kiev, Allianz Filmproduktion, Regina Ziegler Filmproduktion, ZAF, 1990, 136 mn, coul
Scénario : Tolomouch Okéiev, Karen Guevorkian
Réalisation : Karen Guevorkian
Photographie : Igor Biélakov, Roudolf Vatinian, Karen Guevorkian
Décors : Yevhen Striletskyi, Heorhiї Oussenko
Musique : Sandor Kalloś
Son : Alexandre Kouzmine
Interprétation : Boiarto Dambaiev, Alexandre Sassykov, Doskhan Joljaksynov, Tokon Tagtyrbekov, Loudmila Ivanova
Genre : drame
Récompenses : Grand Prix au Festival Kinotavr, Sotchi, 1991 ; Médaille d’Or, Prix de la FIPRESCI, Prix du Jury Œcuménique, Prix Spécial du Jury International des ciné-clubs, Festival de Moscou, 1991 ; Grand Prix du film d’auteur au Festival de San Remo, 1993 ; Grand Prix au Festival international du film d'action et d'aventures de Valenciennes, 1993
Synopsis
Kirisk, un petit garçon de dix ans, accompagné de son grand-père, de son père et de son oncle, part pour la première fois à la chasse au phoque. Mais un malheur s'abat sur les chasseurs. Le brouillard s'est levé sur la mer et ils se perdent. Quand les réserves d’eau arrivent à leur fin, les hommes décident de se sacrifier pour sauver l’enfant et leur peuple.
Opinion
Unique film du réalisateur d’origine arménienne Karen Guevorkian produit en Ukraine, Le Chien pie qui court le long de la mer fut commencé en 1978 à la Lenfilm, puis arrêté sur décision du Goskino. Mais en 1986, sur l'insistance de Viktor Démine, le Derjkino donna au réalisateur la possibilité de continuer et de terminer son travail aux Studios Dovjenko de Kiev, où les traditions du cinéma poétique subsistaient toujours.
Le film s’inspire du récit de Tchinguiz Aimatov sur la condition humaine des Nivkhes, petite minorité ethnique de Sibérie orientale confrontée à la rigueur des éléments et menacée d’extinction. Par son style documentaire, mais néanmoins épique, il rappelle Nanouk, l’Esquimau, avant un final intensément dramatique. Les lois éthiques sont celles de la nature avec qui l’homme vit en harmonie, la combat et la tutoie comme un être humain. Riche tant sur le plan anthropologique que cinématographique, le film se découpe en deux parties. La première se passe sur terre non loin du littoral. La seconde, en mer d’Okhotsk, et se réfère directement au récit d’Aimatov relatant l’initiation d’un jeune garçon à la chasse au phoque par son grand-père, son père et son oncle. Malgré quelques similitudes avec le film de Flaherty et L’Île nue du Japonais Kaneto Shindo, le film n’en reste pas moins une brillante fiction philosophico-poétique, émaillée de paraboles mythologiques, où chaque geste devient rituel. Contrairement à Flaherty qui demandait à Nanouk de rejouer son propre quotidien, Guevorkian nous plonge au cœur d’une communauté, vue par un œil non pas exotique mais ethnographique. Le réalisateur jette un regard libre sur les mœurs et les traditions, directement liées au substrat religieux d’une culture ancestrale. Dominée par le blanc de la toundra et du brouillard, la photographie du film est généreuse en plans d’ensemble, où l’image se transfigure en hymne au grand créateur. Le film est encore plus poétique qu’Aérograd de Dovjenko, une œuvre splendide au rythme lent et puissamment universelle.
Formé au VGIK, d’abord en tant qu’opérateur puis réalisateur, Guevorkian est de ces cinéastes qui ont connu la censure durant la stagnation brejnévienne, parce que considéré comme antisoviétique. Il travaillera épisodiquement aux Studios ArmenFilm et Lentéléfilm, et ne réalisera que deux longs métrages en vingt ans, avant de créer sa propre unité de production, le Studio Navigator, en 1993.
Lubomir Hosejko
Le bulletin d'Octobre 2012 de Perspectives Ukrainiennes est disponible sur la page Archive des bulletins de Perspectives Ukrainiennes
Au sommaire:
p. 1 : Philippe de Suremain lauréat du prix Grégoire Orlyk 2012
p.2 : Polina Tarasenko princesse des cerfs-volants
p. 3 : 3 questions à Olexiy Avramenko, Directeur d’Obreey Content Management Ukraine,Plateforme de téléchargement de livres numériques
p. 4 : Hommage à Ivan Piddoubnyj (1871-1949) l’homme le plus fort d’Ukraine
p. 5 : Soirée littéraire : rencontre avec Dmytro Tchystiak, dimanche 14 octobre 2012
Peynier 1940 : cérémonie en hommage aux milliers d’Ukrainiens engagés dans la Légion Étrangère, vendredi 2 novembre 2012
p. 6 : Actualité du livre
Quelle a été la genèse du projet ?
Le début du projet remonte à l’année 2007, lorsque l’idée de la création d’un livre électronique est apparue pour la première fois. Notre activité principale, ainsi que celle de nos partenaires, était l’édition. Nous avons décidé ensemble d’aborder les choses différemment et de créer notre propre appareil qui permette de lire des livres en format électronique. Bien évidemment, ce marché était déjà saturé, nous avons donc choisi de nous distinguer de la concurrence par le contenu et la qualité de nos applications. Nous avons constitué un groupe d’informaticiens-programmeurs qui ont créé le Pocketbook. Cet appareil est un produit entièrement ukrainien : son design, ses applications, et jusqu’au choix des composants. Il est toutefois produit en Chine, comme les appareils de nos concurrents. En quelques années, nous sommes devenus leaders sur le marché des pays de l’ex-Union Soviétique et nous vendons le Pocketbook dans 24 pays du monde, la France incluse. Mais l’appareil lui-même n’a pas de valeur sans contenu. En décembre 2008, nous avons créé notre premier site de vente de livres électroniques, Bookland. Deux ans plus tard, nous avons pris la décision de le moderniser et avons ouvert le site-plateforme Obreey en octobre 2011.
Comment établissez-vous votre catalogue ?
Nous travaillons en collaboration avec des maisons d’édition ou directement avec des auteurs. Pour le moment, nous privilégions les maisons d’édition car ellesdisposent déjà de listes d’auteurs, des licences nécessaires etc. Toutefois, quelques auteurs connus et reconnus en Ukraine, comme Irène Rozdoboudko ou Andriy Kokotukha publient leurs oeuvres directement chez nous. En ce moment, nous travaillons sur la nouvelle plateforme Obreey Authors à destination des nouveaux auteurs qui se lancent. Aujourd’hui sur notre site on trouve environ 600 000 titres en 17 langues, c’est la plus grande boutique de livres électroniques en ligne dans les pays de l’ex-Union Soviétique. 200 000 titres sont en anglais, 300 000 en d’autres langues européennes, 40 000 en russe et seulement 3 000 en ukrainien… Mais ce nombre est en constante augmentation. Nous avons attiré des auteurs ukrainiens à succès : Sergiy Zhadan, Irène Rozdoboudko, Lada Louzina…
Quelle est la spécificité du marché ukrainien du livre électronique ?
Nos maisons d’édition ont du mal à gagner de l’argent et sont, par conséquent, très frileuses. En Ukraine, le livre en ukrainien est très peu soutenu par l’Etat, ce qui permet à certains acteurs du marché d’importer des livres en russe dans des conditions favorables. Il existe pour l’instant une seule chaîne de librairies qui vend des livres uniquement en langue ukrainienne : les librairies «Є» (« Ye »). En réalité, le livre électronique peut s’avérer très rentable pour les maisons d’éditions, car il exclut les frais d’impression et de logistique, qui pèsent lourd sur le prix d’un livre en papier. Mais l’obstacle principal au développement de ce nouveau marché est bien évidemment le piratage. Il est extrêmement difficile pour une boutique en ligne légale de proposer une liste de titres aussi exhaustive que celle des sites-pirates, car nous devons payer des licences tandis que les « pirates » ne payent rien. Nous travaillons sans relâche sur la protection de nos fichiers, car le format Adobe est facilement piraté. Les sites-pirates gagnent de l’argent grâce à la publicité et ils scannent des textes pour les mettre en ligne gratuitement. Un autre défi de taille est de fidéliser le lecteur. Un lecteur moyen dans les pays occidentaux a compris, dans sa majorité, qu’il faut payer pour un contenu électronique. En Ukraine, 3% des lecteurs achètent le contenu et 97% recherchent la gratuité. Je vais vous donner quelques exemples très parlants. Nous avons obtenu les droits exclusifs pour le dernier livre de Yuri Andrukhovych («Лексикон інтимних місць»). Le livre en papier coûtait 112 UAH (11,20 €).Nous avons proposé le texte en format électronique pour la moitié de ce prix. Mais un site-pirate a mis en ligne le texte gratuitement et nos ventes se sont écroulées. Nous avons alors renégocié le prix avec la maison d’édition. La nouvelle proposition a été imbattable : 1,11 €, soit dix fois moins cher que le prix initial. Ce livre est resté notre meilleure vente ! Un autre exemple. Nous avons lancé un projet social spécial : « Un livre en 24 heures ». 24 écrivains ont écrit chacun une nouvelle. Des illustrateurs les ont illustrées, des rédacteurs les ont corrigées, des informaticiens les ont mises en ligne, tout cela en 24 heures. Les textes étaient gratuits, mais nous avons encouragé nos lecteurs à faire un don pour des oeuvres caritatives. Les médias ukrainiens ont couvert cette action, le livre a été beaucoup téléchargé, mais les dons ont été rares…
Propos recueillis par Olena Yashchuk