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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 21:49

fetes fin annee 2010-2011 -2 copier

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 21:15


Le bulletin de Janvier 2011 de Perspectives Ukrainiennes est disponible sur la page Archive des bulletins de Perspectives Ukrainiennes.

 

Au sommaire:

- Agenda culturel
- Cacophonie d’empire (CNRS Editions)
- Rencontre avec Igor Stassiouk, chef ukrainien établi à Londres
- La Vie intellectuelle et littéraire en Ukraine au siècle des Lumières( Editions Honoré Champion)
- 3 questions à Olena Yashchuk-Codet, illustratrice franco-ukrainienne
- Le coq et l’épi de blé (L’Harmattan)
- Communication du Choeur Borysthène

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 21:51

L’Ambassade d’Ukraine et le Ciné-club ukrainien

Mardi 4 janvier 2011, 19h, à l’Espace culturel de l’Ambassade

22, av. de Messine, M° Miromesnil, tel. 01 43 59 03 53.

Entrée libre.

 

RHAPSODIE UKRAINIENNE ( УКРАЇНСЬКА РАПСОДІЯ )

vostf

 

Production : Studio Alexandre Dovjenko de Kiev, 1961, 88 mn. coul.

Scénario : Alexandre Levada

Réalisation : Serge Paradjanov

Assistant-réalisateur : Andriї Botcharov

Photographie : Ivan Chekker

Décors : Mykhaïlo Rakovskyi

Costumes : Nina Braun

Montage : Marthe Ponomarenko

Son : Nina Avramenko, Sofia Serhienko

Musique : Platon Maїboroda, avec la participation de l’Orchestre Symphonique de la RSS d’Ukraine sous la direction de  Benjamin Tolba.

Texte des chansons : Mykola Nahnybida, avec la voix d’Eugénie Mirochnytchenko doublant Olga Petrenko

Directeur de production : Bernard  Glazman

Interprétation : Olga Petrenko, Edouard Kochman, Youriï Houlaiev, Natalia Oujviї, Alexandre Haї, Valeriї Vitter, Stepan Chkourat, Serhiї Petrov, Valentin Hroudinine, Mykola Slobodian, Olga Nojkina, Dmytro Kapka, Kateryna Lytvynenko, Youriï Sarytchev, Constantin Stepankov, A. Pospelov, Olena Kovalenko, Svitlana Konovalova, et la participation des kolkhoziens du village de Boutchak et des soldats de l’Armée Soviétique.

Genre : mélodrame

 Photogramme Rhapsodie ukrainienne

 

Synopsis

Une jeune chanteuse lyrique, Oxana Martchenko, devient célèbre en remportant un prix dans un grand concours international à Paris. Son succès ne parvient pourtant pas à lui faire oublier  Anton, son bien-aimé, parti à la guerre. Blessé puis prisonnier, Anton s’évade du convoi qui l’emmène au camp. Recueilli et caché par un brave Allemand antifasciste, il est arrêté par les Américains qui libèrent le village où il s’est réfugié. Le hasard permettra aux deux amants de se retrouver un jour sur le quai d’une gare.

 

Opinion

Troisième long métrage de Serge Paradjanov réalisé en Ukraine au Studio Alexandre Dovjenko de Kiev, Rhapsodie ukrainienne a la particularité d’appartenir à la série de films mélodramatiques, très en vogue au début des années soixante, tel Roman et Francesca de Volodymyr Denyssenko, dont l’action se déroule partiellement en Occident. Fortement agrémentées de chansons populaires et d’arias d’opéra, ces œuvres ne prétendent pas véritablement constituer un film musical/film-opéra. Dans le cas du film de Paradjanov, la rhapsodie n’intervient que dans le titre, et non dans sa structure diégétique. Confié au grand compositeur de musique de film Platon Maїboroda, connu pour la fameuse chanson Rouchnytchok dans le film d’Alexandre Michourine Les Jeunes années (1958), l’arrangement musical est quelque peu illustratif et frôle parfois la revue. Paradjanov avouera que dans ce film, ses aspirations et ses inexpériences se heurtèrent violemment: leur coexistence s’avéra inévitablement cocasse et absurde. À l’époque, il ne possédait ni culture ni métier, mais que de bonnes intentions, intentions louables, avec un résultat peu satisfaisant, loin de la subjectivité de ses films postérieurs, dont la mise en scène se dissoudra dans une solution picturale. Sur la fin de sa vie, il évitait que l’on parle de ce film, bien que par certains thèmes il annonçait Les Fresques de Kiev (film de 1966 non terminé et partiellement endommagé), et que l’utilisation de la couleur (Sovcolor), enluminée de collages artisanaux, deviendrait l’élément significatif de sa quête esthétique. En ce sens, Rhapsodie ukrainienne alterne des scènes  dominées par des tissus et des couleurs ouatées, et un monde minéral. La dissociation des matières qui symbolisent des mondes semble aussi supposer des voisinages ou des incrustations : ce qui devrait être ensemble mais est réellement séparé dans l’espace, se côtoie pourtant dans l’image. Les scènes sont éclatées et se répondent à travers des sensations et des sentiments liés par la musique, le chant et les chœurs. Mis à part quelques clichés conventionnels sur le patriotisme et les contraintes idéologiques du moment, la place faite à l’art lyrique dans ce film montre combien la musique a son importance dans l’œuvre du cinéaste, notamment dans la scène volontairement étirée d’Oxana devant son miroir où apparaît soudain Anton, réfugié dans une église allemande. Quelques plans laissent entrevoir un cinéaste en pleine mutation : un marché aux puces surréaliste, les ruines d’un théâtre où gisent pêle-mêle décors, toiles et sculptures, un soldat jouant du Beethoven sur un piano à queue. Dans les séquences montrant gauchement un Paris rêvé, Paradjanov arrive, avec peu de moyens à dire l’essentiel sans tomber dans le dépliant touristique par le truchement de l’humour et de la caricature : Paris au son du limonaire, peintres de la place du Tertre, ses clochards, passants africains, policier, midinette, titi parisien lisant ostensiblement L’Humanité (L’Humanitté, avec deux t - sic !). Exagérément présente, la propension paradjanovienne aux flashes-back (retour régulier au leitmotiv des rails et d’Oksana dans le train) est conçue pour dilater le canevas chronologique en évasant le lien entre le passé et le présent. Réalisé dans l’immuable tradition du cinéma soviétique de l’époque, cette chronique d’un amour de guerre se fond principalement sur les antithèses pour souligner le pathétique des situations. Les horreurs de la guerre sont volontairement éludées et remplacées par des objets symboles. Partagée entre le statique et le mouvement, la caméra n’est pas encore celle des Chevaux de feu.

Rhapsodie ukrainienne reste aussi un exercice de style pour le scénario signé Alexandre Levada. Admirablement interprété par Olga Petrenko, doublée pour les chants par Eugénie Mirochnytchenko, le rôle de la cantatrice, qui joue le fil rouge en reliant les séquences, figure comme rôle majeur dans la carrière de l’actrice qui tourna dans une quarantaine de films. Parmi les plus connus : Jeunesse inquiète d’Alexandre Alov et Volodymyr Naoumov, Le Poème pédagogique de Metchyslava Maїevska et Alexandre Masloukov, Une-deux, les soldats marchaient de Léonide Bykov, Mars froid d’Igor Minaiev, La Désintégration de Mykhaïlo Biélikov.

 

Lubomir Hosejko

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 13:19

Le bulletin de Décembre 2010 de Perspectives Ukrainiennes est disponible sur la page Archive des bulletins de Perspectives Ukrainiennes.

 

Au sommaire:

 

- Agenda culturel
- Entretien avec Bénédicte Banet, documentariste. (par Frédéric du Hauvel)
- Rencontre avec Volodymyr Kondrachuk, président de l’AUDESF (par Olga Gerasymenko)
- Réforme fiscale en Ukraine, entre confrontation et globalisation (par Sergiy Chukhno)
- Exposition «les insoumis » les 10 et 11 décembre 2010.

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 22:26

parlement-europeen-copier.jpgSéance plénière

Les allégations d'une influence croissante du gouvernement sur les médias, l'interférence politique des services secrets et l'adoption précipitée de nouvelles règles électorales qui sont perçues comme un recul, figurent parmi les préoccupations exprimées par les députés dans une résolution concernant l'Ukraine adoptée ce jeudi.

L'Ukraine peut solliciter une candidature à l'UE. Le pays a une perspective européenne avec d'importants liens historiques et culturels, ont souligné les députés   qui ont clairement indiqué l'appui de tous les acteurs politiques aux aspirations à l'adhésion à l'UE de l'Ukraine. Toutefois, les députés ont critiqué "les signes de plus en plus inquiétants d'un "respect amoindri" de la démocratie et du pluralisme" en Ukraine.


Manque de libertés


Les députés, profondément préoccupés par la liberté et l'indépendance des médias ont relevé les menaces ces derniers mois et attirent l'attention sur la disparition du rédacteur-en-chef d'un journal qui a mis en évidence des cas de corruption. Ils demandent également une enquête sur le service ukrainien de sécurité (SBU), sa politisation et son interférence possible dans le processus démocratique.


Règles électorales


Les députés admettent que les élections municipales et régionales du 31 octobre ont été conduites "d'un point de vue technique de manière régulière" mais font  observer toutefois qu'elles n'ont été à même d'offrir des garanties suffisantes pour protéger le droit des partis politiques en place à se présenter. En raison d'un  changement du code électoral effectué juste avant les élections, de nombreuses demandes d'enregistrement des partis d'opposition n'ont pas pu être acceptées, avec pour résultat une victoire massive du parti au pouvoir dans 85% des circonscriptions électorales.  


Sécurité énergétique


Malgré leurs critiques, les députés  conviennent que l'Ukraine reste un partenaire clé revêtant une importance stratégique pour la sécurité et la stabilité de l'Europe de l'Est et que ce pays  joue également un rôle pivot  pour la sécurité énergétique de l'UE. Ici, le Parlement demande d'autres accords assurant l'approvisionnement énergétique, bien qu'il fasse observer que pour les conclure, l'Ukraine devra moderniser et diversifier son réseau de transport de gaz.


Libéralisation de visas


Les députés se disent encouragés par les progrès des négociations de l'accord d'association UE-Ukraine lors du sommet du 22 novembre et l'établissement d'un plan d'action pour la libéralisation des visas pour l'Ukraine. Cette feuille de route peut aider les Ukrainiens à consolider l'État de droit et le respect des libertés fondamentales, estiment les députés. Le championnat d'Europe de football de 2012 pourrait également fournir l'occasion d'introduire des mesures spéciales visant à faciliter le voyage des détenteurs de billet, à l'effet de faciliter les déplacements des détenteurs de billets et de profiter de cette occasion pour mettre à l'épreuve le régime final d'exemption de visa.


La résolution adoptée ce jeudi a été rédigée conjointement par les groupes PPE, S&D, ADLE, ECR Verts/ALE et GUE/NGL,  

 
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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 21:05

Le Congrès mondial des Ukrainiens (CKY) vient de lancer une pétition internationale demandant au chef de l'Etat ukrainien, Viktor Yanoukovitch, de reconnaître la famine de 1932-1933 en Ukraine soviétique, comme acte de génocide. Cette pétition vous concerne si vous vous sentez blessé par les négations de ce génocide oublié, appelé Holodomor. Si vous n'en avez jamais entendu parler, ou si vous désirez en apprendre un peu plus, voici un dossier consacré au sujet.

On peut signer la pétition sur le site du CKY, respectable institution de la diaspora ukrainienne. Pour accéder directement à la signature, par ici.

 

 

Pour plus d'informations consultez également notre source : Blog de Pan Doktor Exrudis Vseznayko

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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 18:48

FedirQuand fut fondée l’Association des Ukrainiens de Grande Bretagne et dans quel contexte ?

 

L'association a été créée juste après la Seconde Guerre Mondiale, par des militaires canadiens d'origine ukrainienne et par des Ukrainiens mobilisés dans l’armée polonaise, qui s'étaient retrouvés sur le sol britannique.

 

Des réunions se sont tenues dès 1945, mais c'est en janvier 1946 à Édinbourg que l'association fut fondée. Dans l'esprit de ses membres, elle s'inscrivait dans la perspective de voir un jour une Ukraine libre et indépendante. Quelque temps avant la création de l'association venait de paraître le premier numéro d'un journal qui allait devenir « La pensée Ukrainienne », et qui existe toujours.

 

C'est à cette époque que commencèrent à arriver en Grande Bretagne les Ukrainiens qui furent travailleurs forcés dans les camps de travail allemands. A l'issue de la défaite de l'Allemagne, ils s'étaient retrouvés dans des camps de réfugiés sous contrôle allié. Le choix qui s'offrait alors à eux était soit de rester en Occident, soit de revenir en Ukraine. Une décision lourde de conséquences pour des jeunes gens de 18-19 ans.

 

Je n’imagine pas aujourd’hui ma fille âgée de 20 ans confrontée à un tel dilemme : être d’abord enlevé à sa famille, forcé à travailler pendant 3 ans dans des conditions épouvantables, comparables à l'esclavage, puis se retrouver pendant 2 ans dans des camps de réfugiés, et finalement avoir à décider de ne pas revenir à la maison, de ne pas rejoindre les siens… Cela devait être très difficile, mais ces jeunes gens ont majoritairement décidé de ne pas revenir car ils craignaient d’être accusés d'avoir collaboré avec les Allemands (ce qui n'était absolument pas le cas) et d’être exterminés par le pouvoir soviétique. Une partie de ces réfugiés ukrainiens a choisi d'émigrer en Grande Bretagne.

 

C'est aussi à cette période que le gouvernement de la Grande Bretagne donna son accord pour accueillir 8 000 soldats de la division "Halychyna" sur le sol britannique. Cela en grande partie grâce aux efforts de l’Association des Ukrainiens de Grande Bretagne.

 

Seuls les Ukrainiens originaires de l’ouest de l'Ukraine, espace territorial qui avait été intégré à la Pologne à la fin de la première guerre mondiale, eurent la possibilité de rester en Occident. Les Ukrainiens originaires du centre et de l’est du pays furent renvoyés en Union Soviétique.

 

Quels étaient les objectifs de l’association ?


Les Ukrainiens qui adhéraient à l’association entendaient militer pour la préservation de leur culture et de leur religion. En 1947, ils ont acquis un immeuble qui appartient toujours à l'association ; au fil du temps, celui-ci est devenu une ambassade officieuse pour les Ukrainiens vivant en Grande Bretagne. Sa mission première étant d’accueillir les nouveaux arrivants, et de leur apporter aide et soutien.

 

En 1948 le gouvernement britannique avait annoncé son intention de renvoyer en Allemagne, et probablement ensuite en Ukraine, les immigrés ukrainiens frappés d'invalidité, et ne pouvant de ce fait travailler. Les autorités n'étaient intéressées que par des immigrés capables d’effectuer les travaux physiques et pénibles que refusaient de faire les Britanniques. L'association des Ukrainiens de Grande Bretagne manifesta sa ferme opposition, ce qui engendra une vive tension. Face à l'intransigeance du gouvernement, les Ukrainiens étaient résolus à se mettre en grève. Dans un souci de médiation, l'Association des Ukrainiens de Grande Bretagne et les autorités ukrainiennes décidèrent de fonder «la Maison des Invalides», indépendante de l’Etat et exclusivement financée par les cotisations des membres de la communauté ukrainienne. Le fond de soutien des invalides fut créé. Chaque Ukrainien s'engageait à verser un montant correspondant au quart ou au cinquième du salaire hebdomadaire moyen d’un Ukrainien en Grande Bretagne. Cet établissement, qui se trouve au sud de Londres, existe toujours !

 

Dans l'immédiat après-guerre, les Ukrainiens étaient convaincus que l’Occident n’allait pas tolérer la mainmise de Staline sur l'Europe orientale, et qu'ils pourraient regagner leur terre natale. Au fil des mois, ils comprirent peu à peu que ce retour devenait une hypothèse de plus en plus improbable, c'est pourquoi l'immigration ukrainienne posa durablement ses valises et s'enracina sur le sol britannique. Une intense vie associative se développa notamment autour d'événements culturels. A travers les chants, les danses et la poésie, c’est le destin tragique de l’Ukraine qui se racontait...

 

Quels regards portez-vous sur les différences qui caractérisent les Ukrainiens vivant à l’etranger ?

 

Les Ukrainiens de la nouvelle vague sont sensiblement différents de ceux de l’ancienne génération, car ils ont vécu dans un système différent. Ils viennent en outre de toutes les régions du pays. L’ancienne génération était bien plus homogène géographiquement et socialement. C'est pour cette raison qu'il faut du temps pour se comprendre, et saisir la diversité des aspirations de chacun.

 

Chaque communauté ukrainienne s’adapte à la société dans laquelle elle vit, et prend les traits de la culture dans laquelle elle se trouve. Les Ukrainiens des Etats-Unis sont souvent expansifs, ceux du Canada sont plutôt réservés, ceux de la Grande Bretagne sont disciplinés et organisés comme les Britanniques d’une manière générale…Ces particularités peuvent parfois paraitre singulières aux yeux des Ukrainiens qui arrivent d’Ukraine.

 

Quels contacts avez-vous avec les autorités britanniques ?

 

L'Association des Ukrainiens de Grande Bretagne entretient de très bonnes relations avec l’Ambassadeur de Grande Bretagne en Ukraine, que je rencontre régulièrement.

 

Ces contacts sont précieux, c'est en partie grâce au soutien de l’Ambassade de Grande Bretagne à Kiev que nous avons pu organiser une grande exposition qui a eu lieu à la « Maison de l’Ukraine » à Kiev. Je corresponds par ailleurs fréquemment avec le représentant du Ministère britannique des Affaires Etrangères en charge de l’Ukraine.

 

L'Association des Ukrainiens de Grande Bretagne a adressé plusieurs lettres au Président Yanoukovitch. Elles étaient toutes écrites en anglais, nous craignons en effet qu'il ne nous lise pas en ukrainien ! Nous l'avons interrogé au sujet de l'érection d'une statue de Staline à Zaporijia. Son embarras sur cette question a interpellé la classe politique britannique. C'est par une constante vigilance, mais dans une approche constructive et diplomatique, que les Ukrainiens résidant en Occident peuvent influencer les dirigeants ukrainiens. L'objectif que nous partageons tous est de voir l’Ukraine indépendante et démocratique.

 

La famine génocide de 1932-1933 (Holodomor) est un sujet que nous abordons avec pragmatisme compte tenu du contexte mémoriel et du passé colonial du Royaume Uni. Il est manifeste que la reconnaissance officielle de ce génocide par les autorités britanniques sera un objectif difficile à atteindre. En dépit de cela, nous entretenons un dialogue constructif avec le Ministère des Affaires Étrangères. Un représentant du Foreign Office avait d'ailleurs répondu favorablement à notre invitation aux cérémonies commémoratives, il y a deux ans.

 

Propos recueillis par Olena Yashchuk

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 15:26

L’Ambassade d’Ukraine et le Ciné-club ukrainien

Mardi 7 décembre 2010, 19h, à l’Espace culturel de l’Ambassade

22, av. de Messine, M° Miromesnil, tel. 01 43 59 03 53.

Entrée libre.

 

UNE SOURCE POUR LES ASSOIFFÉS  ( КРИНИЦЯ ДЛЯ СПРАГЛИХ )

vostf

 Photogramme Une Source pour les assoiffés

Production : Studio Alexandre Dovjenko de Kiev, 1965, 73 mn. nb.

Scénario : Ivan Dratch

Réalisation : Youriï Illienko

Assistant-réalisateur : Lev Kolesnyk

Photographie : Youriï Illienko, Volodymyr Davydov

Décors : Petro Maxymenko, Anatoliï Mamontov

Montage : Natalia Pychtchykova

Son : Nina Avramenko

Musique : Léonide Hrabovskyi

Costumes : Nina Kybaltchytch

Maquillage : Yakiv Grinberg

Directeur de production : David Yanover

Interprétation : Dmytro Miloutenko, Laryssa Kadotchnikova, Théodossia Lytvynenko, Nina Alissova, Jemma Firsova,  Ivan Kostioutchenko, Yevhen Baliev, Youriï Majouha, Olena Kovalenko, Kostiantyn Yerchov, Natalia Michtchenko, Volodymyr Lemport, Mykola Sylis,  Hryhoriї Bassenko, Sachko Vienikov

Genre : art et essai

 

 

Synopsis

 

Dans un village déserté par ses habitants, un vieil homme dépérit dans la plus complète solitude. L’unique possibilité de la rompre est de rassembler ses enfants en leur envoyant un télégramme annonçant sa mort. Bientôt, toute la famille accourt pour son enterrement, sauf l’un de ses fils, pilote d’essai, qui vient de se tuer dans le crash de son avion.

 

Opinion

Une source pour les assoiffés est le premier long métrage de Youriï Illienko et Ivan Dratch, respectivement réalisateur et scénariste. Avec Les Chevaux de feu de Serge Paradjanov et La Croix de pierre de Léonide Ossyka, ce film de fin d’études amènera la production des Studios Dovjenko de Kiev à une définition éminemment nationale. Ivan Dratch, chef de file de la nouvelle vague littéraire ukrainienne, avait imaginé une histoire sur le dépeuplement d’un village en Ukraine. Le scénario était construit selon un schéma allégorique intéressant, une ciné-parabole – terme rejeté par la censure qui le qualifia d’antikhokophotogramme Une source pour les assoiffés 2zien –, dans un style visuel et sonore recherché autour du thème de l’eau. C’est l’histoire vraisemblable d’un vieillard abandonné par les siens qui s’éteint dans un village déserté. Il garde et entretient un puits où viennent se désaltérer toutes sortes de passants assoiffés. Les visions du vieillard traduisent un univers furtif et associatif, oscillant entre prémonition et prophétie, où tout est codifié : la fin de la vie spirituelle, la désintégration de la cellule familiale, la destruction de la vie rurale, la pollution. Pour le vieillard qui perd ses repères et ne peut retrouver la tombe de sa génitrice, la vie n’a de sens que si le puits ne tarit pas.  Le film est imprégné de métaphores et d’allégories transposées de La Terre ou du Mitchourine de Dovjenko. Le vieillard rase le verger qu’il a planté dans sa jeunesse et porte les arbres sur ses épaules. Expérimental à plus d’un titre, cet opus étonne par son graphisme pictural dans un décor naturel presqu’irréel. Illienko le réalise dans le village de Melnyky de la région de Tcherkassy où ne survivent que quelques veuves de guerre. Les khatas sont perchées sur des monticules de sable et les vergers noyés dans le tchernoziom en contrebas. On croit voir une mer de sable qui avance, un arbre mort, une terre aride, alors que l’œil du spectateur est habitué à voir une pomme, une porteuse d’eau, un cheval noir. Paysage rare en Ukraine, cette anomalie géologique rend tangible la sensation d’oppression et de canicule. Le film est tourné en noir et blanc sur pellicule Nikron avec des scènes en négatif, portées à l’incandescence ou solarisées. La mise en scène pourrait être celle de Paradjanov avec une présentation frontale et statique d’éléments décoratifs. Bien que le nom du compositeur Léonide Hrabovskyi figure au générique, il n’y a pas, à proprement parler, de musique de film, mais une polyphonie de sons-collages : le vent, le grincement du puits, le silence, le son du carillon rebondissant sur l’eau, la terre, le ciel. La caméra est assagie. Elle ne traque pas, elle est traquée par le regard du vieillard (Dmytro Miloutenko). L’acteur attend la mort dans le film mais aussi sa propre mort. Il décèdera peu après le tournage. À ses côtés, Laryssa Kadotchnikova, plus belle encore que dans Les Chevaux de feu, Théodossia Lytvynenko, Nina Alissova, Jemma Firsova, futures vedettes des films d’Illienko.

Le film, dont le budget se situait à hauteur de 268 000 roubles de l’époque, fut interdit sur décision du CC du PCU (Décision n°3 du Comité d’État de la RSS d’Ukraine pour la cinématographie du 10 mars 1967) pour son style, son langage allégorique obscur qui, selon la critique officielle, salissait la réalité soviétique (quand bien même Ivan Dratch avait saupoudré ce scénario de quelques anecdotes pour contourner les affres de la censure). Il fut l’un des premiers d’une longue liste de films qui seront mis à l’index et ne seront réhabilités qu’à l’issue du Vème Congrès de l’Union des cinéastes de l’URSS en novembre 1987. Le déchaînement des autorités contre l’exploitation commerciale du film d’Illienko illustrait bien la vague de destructions physiques d’œuvres uniques que subira le cinéma pendant la stagnation brejnévienne. Les salles de montage étaient scellées, le matériel confisqué. Il arrivait parfois que les agents de la sécurité oubliaient quelques pièces à conviction. C’était justement le cas d’Une Source pour les assoiffés dont une copie était en cours de développement pendant la perquisition nocturne des laboratoires. Elle fut cachée par les techniciens des années durant. La veille de la descente du KGB dans les Studios Dovjenko de Kiev, Illienko subtilisa sa propre copie de travail qu’il remisa dans son garage durant 22 ans. Comme toute nouvelle expérience en URSS, celle d’Illienko eut une fin. Fauché dans son élan vers un cinéma d’auteur, le réalisateur devint, dans un premier temps, le porte-drapeau d’un cinéma en pleine renaissance puis, brimé pendant la stagnation brejnévienne, il entreprit la réalisation de films plus sages. La source s’était tarie, le cinéma aussi. Le film sera montré pour la première fois en novembre 1987 dans un festival organisé par le ciné-club de Zaporijjia, puis en 1988 au Festival International de San Francisco.

Lubomir Hosejko 

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 21:39

AlainGuillemoles.jpgQuelles sont les spécificités de la communauté juive d'Ukraine ? 


Ce qui m'a frappé en préparant ce livre, ce sont surtout les ressemblances dans le destin des juifs de toute l'ex-URSS. Ils ont en commun d'avoir grandi dans un système soviétique où la méfiance à l'égard des Juifs faisait partie des règles non-écrites...

Mais si l'on veut chercher ce qu'il y a de spécifique aux Juifs d'Ukraine, je crois que cela tient surtout au fait que ce pays a compté, avant la guerre, des communautés particulièrement nombreuses. Avec la Pologne, l'Ukraine était sans doute le pays européen comptant le plus de Juifs. Ils avaient un poids tel, en Ukraine, que les proclamations de Simon Petlioura, par exemple, dans les années 1920, étaient faites obligatoirement en 4 langues: ukrainien, polonais, russe et yiddish.

Une autre spécificité, c'est aussi qu'à partir des années 1960, un compagnonnage étroit s'est noué entre certains dissidents juifs et le mouvement national ukrainien. Je raconte ainsi comment, en 1966, le poète ukrainien dissident Ivan Dziouba est venu lire une lettre aux Juifs, à Babyi Yar, lors de la commémoration non-officielle du massacre de 1941. Plus tard, il a été envoyé en camp, et notamment pour cela. Les dissidents juifs et les nationalistes ukrainiens luttaient ensemble contre le système soviétique. De ce compagnonnage, il est resté une relation étroite qui se manifeste, par exemple, dans le fait que la meilleure université ukrainienne, l'académie Mohyla accueille aujourd'hui l'institut d'études juives. Dans mon livre, Léonid Finberg, directeur de cet institut, est interviewé. Et il parle même d'un "puissant sentiment philosémite" des intellectuels ukrainiens. Je trouve cela intéressant, car cela va à l'encontre des clichés généralement admis. Et si mon livre peut servir à faire reculer, justement, quelques clichés, il aura déjà atteint son but.

 


Le renouveau identitaire des juifs d'Ukraine s'est-il accompagné d'une importante émigration ?

 

L'émigration a surtout eu lieu dans les années 1990. Elle était dûe pour une bonne part au fait que l'Ukraine traversait alors une crise économique profonde, et que beaucoup de gens, juifs ou non-juifs, ont cherché à partir. Aujourd'hui, le flux migratoire n'est plus aussi important. On peut dire qu'il a rejoint la moyenne de tous les pays européens. 

Il y aurait de nos jours 100.000 juifs en Ukraine, selon les chiffres officiels et 300.000, selon les estimations de chercheurs. Un million de Juifs soviétiques sont partis vers Israël dans les années 1990. Parmi eux, 300.000 à 400.000 étaient originaires d'Ukraine.

La mémoire du shtetl est elle toujours présente dans l'imaginaire des juifs d'Ukraine ?

Bien sûr. Mais le village traditionnel juif avec sa synagogue, son école religieuse, ses bains rituels, tel qu'on le trouve raconté dans les récits de la littérature juive, tout cela n'existe plus depuis longtemps. C'est seulement dans les livres que l'on peut trouver de quoi en avoir une idée.

http://ecx.images-amazon.com/images/I/61EN7Uga3-L._SS500_.jpgJe me suis rendu dans un de ces anciens shtetl, à Leczna, en Pologne. Et je raconte ce qu'il reste sur place et comment l'endroit a changé. Il est intéressant de voir comment les habitants se souviennent du passé: les plus vieux, ceux qui ont connu l'époque des massacres perpétrés par les nazis se sont tus après la guerre, pétrifiés par l'horreur dont ils avaient été témoins.

Ils sont la génération du silence. Puis est venu la génération de l'époque communiste, qui a grandi dans un oubli forcé. La jeune génération redécouvre ce passé, s'y intéresse, veut en parler. Et ainsi, cette histoire que les communistes avaient voulu effacer ressurgit.



Quelle est la situation de la culture et de la langue yiddish dans l'Ukraine contemporaine ?

 

Le yiddish comme langue du quotidien a quasiment disparu. Les Juifs qui se rapprochent de leurs racines apprennent surtout l'hébreu, qui a toujours été la langue d'études religieuses. Cependant, certains apprennent aussi le yiddish pour retrouver la saveur particulière de cette langue, chargée d'un humour  qu'il est difficile de retranscrire.

Pour ce qui est de la culture, comme vous le savez, la renaissance de la culture ukrainienne est déjà assez difficile en Ukraine, faute de moyens. Alors il serait trop ambitieux de croire qu'une vie culturelle juive peut renaître à court terme. En revanche, il y a déjà un renouveau de la vie religieuse, du mouvement associatif, des écoles. Peut-être verra-t-on, dans l'avenir, surgir aussi des artistes de ces communautés renaissantes ? Mais il est encore trop tôt pour cela.

Comment qualifieriez-vous  aujourd'hui les relations judéo-ukrainiennes ?

Votre question exige une clarification. L'une des premières mesures adoptées par Léonid Kravtchouk, le premier président ukrainien, après l'indépendance, en 1991, fut de supprimer la mention de la nationalité sur le passeport. Cela revenait à dire que tous les citoyens d'Ukraine sont des Ukrainiens, qu'ils soient Juifs, Tatars ou même Russes. Cependant, si votre question porte sur le fait de savoir si les Juifs se sentent bien en Ukraine, je crois que c'est le cas. Mais il faudrait le leur demander ! On touche là, en tout cas, à un sujet particulièrement délicat: celui de l'antisémitisme.

L'Ukraine est souvent montrée du doigt, de l'étranger, comme étant un pays où existe un fort antisémitisme. Or d'après ce que j'ai vu et entendu, durant mes reportages en Ukraine, ce n'est pas le cas. Il y a bien sûr certains problèmes, comme partout. Mais les juifs ukrainiens que j'ai rencontré ne considèrent pas qu'ils vivent dans un environnement qui leur est particulièrement hostile. Ils pensent plutôt que le reste du monde juif est mal informé à ce propos, préférant rester dans la caricature plutôt que de s'intéresser à la réalité. Ainsi, à la synagogue de Kiev, on m'a montré un arbre planté en hommage au Métropolite Andreyi Sheptitsky. Les Juifs d'Ukraine voudraient que cet homme d'Eglise ukrainien soit honoré du titre de "Juste parmi les nations", pour avoir sauvé 150 enfants juifs durant la seconde guerre mondiale. Mais le Mémorial de Yad Vashem, en Israël, s'y oppose. Le Mémorial accuse Sheptitsky d'avoir "trop bien accueilli" les Allemands. Or d'après les Juifs d'Ukraine, ce reproche est totalement infondé. Les Juifs ukrainiens sont donc fâchés contre Yad Vashem. Mais ils n'arrivent pas à le faire changer d'avis. Alors, en attendant, pour dire leur gratitude à Sheptitsky, ils ont planté cet arbre, juste à l'entrée de la synagogue. Voilà par exemple un signe que les relations entre les Juifs et les Ukrainiens sont bien meilleures que ce que l'on croit, parfois, vu de l'extérieur !


Propos recueillis par Frédéric Hnyda

 


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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 21:34

En Union Soviétique, la construction d’un métro représentait un défi majeur – il devait non seulement répondre à des impératifs fonctionnels et esthétiques mais aussi stratégiques. Ainsi outre leur fonction première, les stations profondes devaient servir d'abri antiatomique.


http://www.mnrocks.com/kiev_files/Kiev-seredini-prowlogo-veka_37.jpg 
Le chantier a débuté en 1949, en pleine période de reconstruction de la ville, Kyiv ayant été dévastée lors de la seconde guerre mondiale.

Le premier tronçon d’une longueur de  5.2 km entre les stations Vokzalna et Dnipro (Vokzalna – Université – Khrechatyk –Arsenalna – Dnipro) a été ouvert le 6 novembre 1960.

On dit que Kyiv est située, comme Rome, sur 7 collines. En conséquence, certaines stations sont situées dans les entrailles de la terre. Ainsi, la station Arsenalna, la plus profonde du métro de Kyiv, est située à 105 mètres de profondeur.

Pour relier la plateforme http://www.mnrocks.com/kiev_files/Kiev-seredini-prowlogo-veka_36.jpgà la surface, les passagers doivent emprunter deux escalators consécutifs de 55,8 et de 46,6 mètres.


Aujourd’hui le métro de Kyiv possède 3 lignes, il  dispose d’un tronçon aérien et enjambe le Dniepr à deux reprises.

Un ambitieux programme de développement prévoit la construction de deux lignes supplémentaires d’ici 2020 si toutefois les autorités parviennent à en assurer le financement ce qui pour l’heure est loin d’être acquis.

Quoi qu’il en soit, souhaitons un bon et heureux anniversaire au métro de Kyiv, infatigable mille-pattes de la capitale ukrainienne, qui marque les visiteurs à tout jamais par son odeur de rails si caractéristique !

Camille Kurbas


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